*Une p’tite branche de mon journal intime*
Vous serez peut-être étonnée de ce texte. C’est un texte précieux puisqu’il aborde ce que nous avons pour plusieurs quelques fois (ou souvent) fréquenté : la pulsion de mort. Celle-ci peut se traduire en pensées suicidaires, en un sentiment de manque de sens à la vie, en grande difficulté de vivre avec ce qui est…
Ça me touche d’aborder un sujet aussi sensible, parfois douloureux, parfois révélateur de choix nécessaires à faire. Je vais donc l’aborder aujourd’hui avec délicatesse, amour et aussi vulnérabilité.
Sachez que je l’aborde, entre autres, pour lui permettre de sortir du tabou. Avoir peur d’en parler, avoir honte de la ressentir ça nous aider pas à remonter, au contraire, ça nous isole, ça nous affaiblit.
Dans mes moments creux, j’ai eu la chance d’avoir des gens qui m’aiment beaucoup, des gens qui n’ont pas tenté de me sauver, mais qui m’ont présenté leurs vérités : l’importance que j’avais dans leur vie. Ça m’a profondément aidé.
L’importance des relations dans ces moments est « vitale » (ça semble quasiment être un mauvais jeu de mots). Même si on préfèrerait s’isoler, même si notre sentiment de valeur est à son plus faible, l’amour sincère peut nous aider.
Dans un moment où j’ai vécu une perte de sens dans ma vie, j’ai osé m’asseoir pour écrire ce qui se passait en moi. Vous avez donc ici un aperçu d’un de mes processus pour accueillir la pulsion de mort au lieu de m’en défendre.
Merci d’être indulgent pour mon témoignage (style discours) vulnérable qui suit :
- Qu’est ce qui, selon toi, te met en présentement en contact avec une Pulsion de mort ?
(Je me ferme les yeux et je reste bien en contact avec mon corps et avec mon mal-être.)
– J’ai peur de déranger constamment. Je me retiens d’être moi. Peur que ma différence dérange et nuise… que je sois un fardeau pour ceux qui m’entoure, une nuisance. Une nuisance…
(Ouch… j’ai les yeux pleins d’eau.. Je me vois marcher sur des œufs tellement souvent. Je prends un temps pour accueillir ma douleur intérieure : c’est souffrant…)
- Nuisance ? Décris-moi ce que tu ressens à ce moment précis là ?
- C’est comme si je ne mérite pas ma place, que je devrais faufiler les corridors, je devrais tout refouler et m’adapter. Je deviens alors rigide, fonceuse et productive.
(Je ressens ce moment comme une prise de conscience importante. Je prendre le temps de me fermer les yeux et de laisser ces mots résonnés en moi. Je vois qu’au lieu d’accueillir ma peur de déranger, je m’en défends en allant dans l’action. En le ressentant, mes épaules se détendent doucement. Je ressens une forme d’apaisement.)
- Ah voilà, quand tu deviens rigide, fonceuse et productive, ça peut être un signal que tu te défends de ta peur d’être nuisible, de ne pas avoir ta place, de déranger ?
- Oui, tout à fait. (Une nouvelle vague de larmes que je me permets de laisser aller. Je me ferme les yeux et je respire tranquillement. L’apaisement devient plus profond. Ma conscience de ce comportement se clarifie.)
- C’est un fonctionnement pour gagner ta place ?
- Effectivement… Ouf… (Je me sens comme une maman bienveillante à mesure que j’accueille ce qui est souffrant. Plus je reste à l’écoute de ce qui se passe en moi et plus je vois les moyens que je pourrais faire pour prendre soin de cet aspect sensible.)
- Ça va me demander de sortir du camouflage. Parce que la façade devient lourde à porter. Le manque de sens vient du manque d’être moi, sinon à quoi bon de tenter de s’adapter à tous et chacun.
Ça va me demander d’accepter d’être ok à être qui je suis au risque de déranger, de déplaire, que mes besoins vont prendre de la place… c’est à moi de m’en occuper.
Je termine en me mettant les mains sur le cœur et l’autre sur le ventre. (Les yeux pleins de larmes, touchée par l’accueil et l’amour que je me suis offerte.)
Je ressens de l’empathie et de la reconnaissance pour avoir tenu aussi longtemps en étant autant caméléon. Le mot nuisance me revient comme un rappel à accueillir si je ne veux pas me défendre par l’activation.
Je pourrais alors me poser ta question : est-ce que je nuis ou est-ce que j’existe ? Ai-je le droit d’être moi et d’exister même si je risque de déranger ? Oui !
Il y a une détente où mon cou… la retenue, la rigidité se relâche doucement (mes mâchoires aussi)
Il me vient alors ce mantra : j’ai le droit d’exister avec mes couleurs uniques, j’ai le droit et je me donne ce droit j’existe Entièrement ! (Toujours des larmes… de satisfaction cette fois)
…
Consulter une thérapeute ça pourrait vous aider entre autres à faire un bout de chemin comme celui-ci. Au lieu de tenter d’éviter la douleur par toutes les façons inimaginables, oser l’aborder avec amour, bienveillance et acceptation : c’est aidant.
Qu’est qui déclenche un tel mal-être ? L’accueillir d’abord avec douceur et bienveillance et par la suite, pouvoir s’en servir pour aller mieux, vraiment mieux. Et ne pas se tatouer un faux sourire au visage !
Avec tout mon amour,
Avec toute ma sensibilité,
Sache que vous n’êtes pas seule et que quelqu’un est là pour vous écouter si vous avez besoin…!
Éloïse
Humaine,
Thérapeute,
Formatrice et Créatrice de la Technique de la bulle